Premiers pas prometteurs : retour sur la première semaine de ma stagiaire
Premiers pas prometteurs à l’atelier Valinor : retour sur la première semaine de ma stagiaire maroquinière
Cette semaine, j’ai donc accueilli une stagiaire en terminale bac pro option maroquinerie, qui a découvert avec curiosité et passion les techniques spécifiques du métier de sellier-maroquinier. Si elle maîtrisait déjà les bases de la maroquinerie, le monde du sellier, avec ses gestes et outils particuliers, lui était encore inconnu.
Pour évaluer le niveau de ma nouvelle stagiaire, je lui ai d’abord demandé de réaliser un patron pour des dessous de verre, puis de procéder à la découpe et aux finitions de tranches. Cet exercice m’a permis de constater que le métier de sellier-maroquinier, un travail 100 % manuel utilisant des outils modernes inspirés de modèles anciens, n’est pas enseigné dans les cursus scolaires classiques. C’est en grande partie pour cette raison que j’ai choisi de transmettre ce savoir-faire traditionnel en proposant des cours et des formations, ouverts tant aux enfants qu’aux adultes.
Ainsi, quand on m’a contactée pour savoir si je pouvais accueillir une stagiaire pour une Période de Formation en Milieu Professionnel (PFMP), j’ai accepté avec enthousiasme. Pour moi, la transmission de ces techniques ancestrales, qui se perdent peu à peu, est essentielle, et je suis ravie de pouvoir partager les subtilités de ce métier unique.
Un talent pour le dessin mis au service du projet "porte-clés kokeshi"
Dotée d’un vrai don pour le dessin, ma stagiaire a rapidement pu mettre ses talents au service d’un projet que j’espère proposer au prochain marché de Noël : le porte-clés kokeshi.
Ce projet combine créativité et précision, et elle s’y est investie avec passion. Elle a d’abord conçu le patron de la kokeshi, puis procédé à une première découpe du cuir. Nous avons cependant rapidement remarqué que les proportions n’étaient pas tout à fait équilibrées. Elle a donc retravaillé son patron, ajusté les dimensions, puis découpé un nouveau morceau de cuir pour obtenir une forme mieux proportionnée. Comme le dit l’adage, “c’est en forgeant qu’on devient forgeron” — ou, dans notre cas, c’est en coupant et en ajustant que l’on apprend les subtilités du métier !
Découverte de l’abat-carre et du couteau demi-lune
Elle a pu découvrir l’abat-carre, essentiel pour arrondir et lisser les arêtes du cuir, et le couteau demi-lune, un outil de précision pour les découpes. Avec l’abat-carre, elle a appris à affiner les bords pour un rendu soigné, tandis que le couteau demi-lune lui a permis de découper le cuir avec une grande précision, un geste qui demande confiance et maîtrise.
Premiers pas dans le repoussage
Après avoir ajusté son modèle de kokeshi, elle a expérimenté le repoussage pour ajouter des détails en relief sur cette pièce de cuir. Le repoussage, qui consiste à créer des motifs en relief, lui a permis de donner vie à son dessin en trois dimensions et de transformer le simple cuir en une petite œuvre sculptée. À l’aide d’outils spécialisés et d’un peu de patience, elle a pu sculpter sa kokeshi avec des détails subtils et élégants.
Après cette première semaine riche en découvertes, ma stagiaire repart avec de nouvelles connaissances et la satisfaction d'avoir transformé une idée en prototype. En seulement quelques jours, elle a fait des progrès remarquables et acquis de nouvelles compétences, comme l’utilisation de l’abat-carre et du couteau demi-lune, ainsi que la technique du repoussage.
J’ai hâte de voir comment elle va poursuivre ce projet kokeshi et quelles créations naîtront de cette belle aventure à l’atelier Valinor.